La
conspiration germano-américaine
contre les Serbes
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Pierre-Marie
Gallois
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Message
du général Pierre-Marie Gallois lu par le professeur Jean-Paul Bled lors
de la réunion Kossovo: une question de civilisation, tenue dans l’amphithéâtre Guizot à la Sorbonne,
le mercredi 28 mars 2007. Pendant la lecture la photo du général Gallois,
absent pour raisons de santé, a été projetée sur un grand écran.
Détruire
la Yougoslavie a été une opération conjointe germano-américaine, probablement
très discrètement envisagée avant même la disparition du président Tito.
Evident
était l’intérêt de l’Allemagne cherchant à effacer les traces des traités
sanctionnant ses défaites militaires, saisissant l’occasion de punir la
Serbie de son héroïque résistance à l’invasion par la Wehrmacht. Le dessein
de Washington était moins explicite, sinon que la dislocation de l’Union
soviétique ôtait à la Yougoslavie son rôle de « neutre utile »
dans l’affrontement est-ouest et aussi que l’Otan pourrait s’installer
à proximité de la Méditerranée orientale… et des énergies fossiles du
Moyen-Orient.
La
super puissance mondiale et la puissance européenne allemande se seraient
ainsi associées pour recourir à tous les procédés de coercition dont elles
disposaient: coercition
financière: dès la fin de
novembre 1990 le Congrès des Etats-Unis adoptant une loi relative aux
aides financières à l’étranger, loi qui spécifiait que Washington allait
mettre un terme à ses relations commerciales avec la Yougoslavie, refuserait
tout crédit et entendait que leurs élections, contrôlées par les Etats-Unis,
fussent organisées dans chaque république formant la fédération yougoslave.
Lancement
d’une campagne de désinformation calomnieuse à l’encontre des Serbes afin
de justifier les agissements futurs des deux associées.
Blocus
économique destiné à affaiblir la résistance de la population serbe, voire
à l’opposer à ses dirigeants.
Campagne
de MM. Kohl et Genscher pour amener leurs partenaires en Europe à souscrire
au démantèlement de la Yougoslavie, en utilisant les clauses du récent
traité de Maëstricht.
Armer, par l’Allemagne, la fédération croato-musulmane
mise sur pied par Washington pour combattre les Serbes.
A
Rambouillet, tendre un traquenard diplomatique aux exigences exorbitantes
afin de reporter sur Belgrade la responsabilité du recours à la force.
Bombarder
la Serbie pour plonger ce pays dans état de délabrement profond en vue
de lui imposer une dernière épreuve: faire admettre l’agression par ses
victimes et les contraindre à s’en remettre à des dirigeants «complaisants»,
cela en achetant les consciences d’une population plongée dans la misère.
En
s’opposant à l’indépendance du Kosovo et à l’accentuation de l’émiettement
des Balkans, si chère à Berlin, Belgrade s’est dressée pour dire non.
Tout
en se disant les parangons de la vertu, les grandes démocraties occidentales
ont prouvé en Yougoslavie,
qu’en matière de mauvaise foi, de machiavélisme, de cynisme et de brutalité,
elles n’avaient pas de leçon à recevoir des autocraties, mais qu’elles
étaient en mesure de leur en donner.
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